La base de données a été établie à partir des états établis par l’Administration pour attribuer des secours ou des avances aux émigrants en Algérie passés entre 1838 à 1879 par le gîte d’étape de Montpellier (Hérault).
Ces états étaient conservés dans les Archives municipales de Montpellier.
Ils ont fait l’objet d’une saisie informatique par Monsieur Émile et Madame Simone MARTIN-LARRAS et ont été ensuite retravaillés pour transformer ces listes chronologiques en listes alphabétiques.
Vous trouverez sur ces états :
- les noms des personnes et la composition de la famille (tout au moins celles ayant ouvert le droit à subsides)
- les dates de départ
- la profession
- le lieu de départ
- le lieu de destination (pour les secours)
- une colonne » Observations «
Statistiques tirées de ces listes
Il a paru intéressant de faire à partir de ces documents une petite étude sur les professions. Vous trouverez ci-dessous :
- un relevé des professions déclarées classées par ordre alphabétique avec indication de l’effectif correspondant
- un classement des professions le plus souvent rencontrées classées par ordre décroissant d’effectif.
Vous y constaterez que les métiers de la terre représentent près de 50%. C’est beaucoup mais ce n’est pas tant que ce à quoi on pouvait s’attendre. Ces terres à travailler n’auraient dû intéresser que les gens de la terre mais certains ont cru voir une chance pour eux pensant que les futurs colons auraient besoin de leurs services. Ainsi on trouve ensuite en bonne place à près de 15% les bâtisseurs (terrassiers, maçons, tailleurs de pierres, couvreurs), puis ceux qui nourrissent tout ce monde (boulangers, bouchers, épiciers), ceux qui les habillent (tailleurs, couturières), qui leur fournissent l’outillage…
Au total 442 métiers sont représentés.
La colonisation avait semé l’espoir dans toutes les couches de la société.
Dans les métiers déclarés on trouve aussi bien des manœuvres que des écrivains, des musiciens et des rentiers.
Le simple énoncé de ces professions a fait remonter un peu du temps passé. On ne voit plus tant de bolieuses, cardeurs, brassiers, marchands de vin, colporteurs…
C’est tout un passé qui revit et on a envie d’en savoir davantage.
Attention car les mots quelquefois sont trompeurs. Ainsi le briqueteur travaille bien la brique mais le briquetier vend de la brique ou fabrique des briquets.
La signification de la plupart des métiers nous a paru évidente. Par contre pour d’autres il nous a fallu chercher. Nous n’avons pas toujours trouvé. Nous vous livrons plus loin le fruit de nos recherches. Évidemment si vous connaissez les définitions de certains des autres métiers, vous serez les bienvenus dans ces colonnes. Qui par exemple nous apportera la définition de bolieuse ?
Mais au-delà des définitions, ce qui nous ravirait, c’est de connaître la façon dont certains métiers s’exerçaient et de connaître, si elles existent les spécificités qu’ils pouvaient avoir outremer.
Comme vous le voyez, c’est une mine d’articles que ces listes peuvent appeler. Si vous avez des informations à nous communiquer, n’hésitez pas à nous le faire savoir.
Pour rendre les statistiques plus significatives
Pour plus de clarté, nous avons fait subir à certaines professions des modifications. Ces modifications ne concernent que les statistiques, les renseignements qui figuraient sur les états initiaux ont été fidèlement reproduits, la seule innovation a été l’ordre alphabétique des personnes concernées, qui était beaucoup plus pratique pour la consultation.
Nous n’avons pas fait figurer certaines professions déclarées, qui en fait n’en étaient pas , bien qu’en lui-même le renseignement soit intéressant :
- transportés politiques (57)
- déserteurs (3)
- femmes de colon (3)
Dans un souci de simplification nous avons regroupé hommes et femmes, ainsi au lieu de 222 boulangers et de 2 boulangères, vous trouverez 224 boulangers.
De même pour 3 006 cultivateurs et 122 cultivatrices…
Quand la proportion d’hommes et de femmes sont inversés, nous avons recensé le métier femme. Ainsi nous avons compté 162 couturières sachant qu’il y avait en réalité 160 couturières et 2 couturiers. Nous avons fait de même pour les ménagères (252 femmes pour 2 hommes).
Nous avons fait aussi des regroupements sur certains métiers :
- sous la rubrique employé, nous avons confondu employé, employé aux écritures et employé à Alger
- sous la rubrique fondeur qui d’une manière générale indique celui qui fait des moules métalliques les fondeurs en cuivre et en plomb
- sous la rubrique forgeron : forgeron et forgeron-carossier
- sous la rubrique instituteur : aspirant instituteur, instituteur, instituteur primaire, maître d’école
- sous la rubrique jardinier : jardinier et jardinier fleuriste
- sous la rubrique maçon : maçon et maçon charpentier
- sous la rubrique manœuvre : manœuvre et manœuvre emb. (?)
- sous la rubrique marchand des vendeurs de produits aussi divers que le fil de fer, les bestiaux, les parapluies, la rouainerie (?)
- sous la rubrique musicien : musicien et musicien ambulant
Un ouvrier boulanger a été comptabilisé dans les boulangers, un ouvrier armurier dans les armuriers. Il en a été de même pour les ouvriers des métiers suivants : bijoutier, bouchonnier, cordonnier, corroyeur, imprimeur, menuisier, sellier, tanneur, teinturier, terrassier, tuilier.
Par contre l’appellation a été gardée complètement pour les ouvriers en parapluie, les ouvriers en soie, les ouvriers tisseurs, les ouvrières en laine, en robe et en soie.
Enfin ont été comptabilisés en ouvriers : un ouvrier d’artillerie, un ouvrier en cave, un ouvrier en draps, un ouvrier en fer, un ouvrier en laine, un ouvrier en livres.
Ont été ajoutés aux 66 peintres les peintres ayant la spécialité :
- décorateur (2)
- bâtiment (18)
- voitures, intérieur (1)
- vitrier (8)
Les regroupements suivants ont été aussi réalisés :
- 2 plâtriers maçons ont été rajoutés aux 53 plâtriers
- 2 professeurs de latinité, 2 professeurs de langues, 2 professeurs de musique, 1 professeur de collège ont été rajoutés aux 2 professeurs
- 2 serruriers-mécaniciens ont été ajoutés aux 124 serruriers
- 2 servantes et 1 serveuse ont été comptées servantes
- 2 tisserands en draps ont été rajoutés aux 86 tisserands
- 1 tondeur de draps et 1 tondeur ont été comptés ensemble
- 1 tourneur en faïence et 1 tourneur ont été comptés ensemble
Définitions de certains métiers
Enfin pour vous éclairer, voici quelques définitions :
- L’arquebusier était un spécialiste des armes.
- L’émoucheur. Nous n’avons pas pu trouver la définition mais nous savons qu’émoucher, c’était débarrasser des mouches.
- L’huissier a été fabricant d’huis, portier puis officier ministériel.
- L’opticien fabriquait et vendait des instruments d’optique.
- Le bouchonnier était un fabricant de bouchons.
- Le brasseur était un ouvrier travaillant de ses bras.
- Le brassier était un homme de peine travaillant de ses bras.
- Le brosseur. Nous n’avons pas trouvé de définition. Par contre le brossier était l’ordonnance d’un officier.
- Le cabaretier était le tenancier d’un cabaret où l’on vendait le vin à l’assiette (avec nourriture).
- Le cafetier était le tenancier d’un café où l’on vendait café et autres liqueurs.
- La cantinière tenait une cantine.
- Le cardeur vendait des outils à carder ou cardait lui-même.
- Le carreleur était un savetier ambulant.
- Le carrier travaillait en souterrain.
- Le cerclier fabriquait des cercles en bois pour tonneaux.
- Le châtreur s’occupait de la castration du bétail.
- Le chauffeur était l’ouvrier forgeron préposé au soufflet.
- Le chaufournier était l’exploitant d’un four à chaux.
- Le chirurgien était un barbier pratiquant la saignée.
- Le colon était un métayer.
- Le coloriste était un teinturier.
- Le cordier était un fabricant de cordes.
- Le corrigeur était un typographe correcteur.
- Le corroyeur préparait le cuir.
- La culotière fabriquait les pantalons.
- Le décatisseur ôtait l’apprêt des tissus.
- Le dégraisseur dégraissait les étoffes.
- Le détartreur enlevait le tartre des tonneaux et des générateurs de vapeur.
- Le directeur des postes ne devait certainement pas travailler pour les PTT. Nous pensons plutôt que sa profession avait un rapport avec les chevaux.
- Le figuriste était un mouleur de figures en plâtre.
- Le filassier fabriquait de la filasse.
- Le fileur fabriquait de la filasse ou du fil de fer.
- Le frappeur était un ouvrier forgeron.
- Le fripier vendait des vieux habits, du cuir, des vieux meubles.
- Le gantier fabriquait des gants, des gilets… et des parfums.
- Le glacier était un limonadier qui faisait et vendait des glaces.
- Le graisseur vendait de la graisse ou était épicier.
- Le greffier expédiait les jugements ou fabriquait des fermetures en fer.
- Le hongreur était un spécialiste de la castration des chevaux.
- Les horlogers. On distinguait les grossiers (spécialisés dans les gros mécanismes), les menuisiers (montres) et les penduliers (pendules).
- Le journalier était un ouvrier se louant à la journée.
- Le lapidaire travaillait la pierre fine.
- Le laveur lavait les minerais et métaux.
- Le layetier fabriquait des coffres faits de planches minces (boîtes à chapeaux, souricières, cercueils).
- Le limonadier vendait de la limonade, des liqueurs rafraîchissantes mais aussi des liqueurs fortes, du café, etc.
- Le manœuvre était un domestique non logé, un travailleur agricole.
- Le mégissier parait les peaux (comme le pareur).
- Le mouleur moulait les ouvrages de sculpture.
- Le lunetier qui vendait des lunettes.
- Le paludier travaillait dans les marais salants.
- Le pareur parait les peaux (comme le mégissier).
- Le passementier fabriquait des broderies et des parements.
- Le piqueur était un surveillant de chantier.
- Le portefeuilliste fabriquait des portefeuilles.
- Le portefaix portait des fardeaux.
- Le potier (ou tourneur) était un fabricant de vaisselle.
- Le praticien était un procureur judiciaire.
- Le roulier était un transporteur par route.
- Le sablonnier récoltait le sable de rivière.
- Le scieur de long sciait des troncs d’arbre pour en faire du bois de charpente.
- Le sergent était aussi un conseiller juridique médiateur.
- Le tabletier fabriquait des échiquiers, des dominos, des tables diverses, des ouvrages en ivoire et en ébène.
- Le taillandier fabriquait des outillages pour les charpentiers, charrons, laboureurs (faux, haches, cognées, serpes,…) ainsi que des ustensiles de cuisine en fer-blanc (chandeliers, lanternes, arrosoirs, girouettes…).
- Le tourneur (ou potier) était un fabricant de vaisselle.
- Le traceur était un dessinateur industriel.
- Le tréfileur étirait le fer en fils.
- Le vermicellier faisait des pâtes alimentaires.
- Le voiturier était un transporteur ou un conducteur de véhicules.