Site : Les fusillés de la Première Guerre mondiale
Fruit d’un travail de dépouillement qui n’avait jamais été réalisé de manière systématique dans les archives des conseils de guerre, la base ici présentée permet de consulter intégralement les dossiers de procédure et les minutes de jugement conservés au Service historique de la Défense à Vincennes, pour chaque individu – militaire ou civil, français ou étranger – fusillé par la justice militaire française au cours du conflit, pour quel que motif que ce soit, aussi bien au front qu’à l’arrière.
Les 1 008 fusillés et exécutés sommaires recensés, relèvent donc aussi bien de cas de désobéissance militaire que d’affaires d’espionnage ou de droit commun.
Du fait des lacunes causées par les aléas de l’histoire, qui ont pu être en partie compensées par le fichier des militaires morts de la Première Guerre mondiale, tous les fusillés connus ne sont pas documentés.
Décompte de cette Base
La recherche des dossiers et leur numérisation a permis d’établir un nouveau décompte portant désormais à 953 le nombre de personnes fusillées entre 1914 et 1918.
Parmi elles :
- 639 l’ont été pour désobéissance militaire
- 140 pour des faits de droit commun
- 127 pour espionnage
- 47 pour motifs inconnus
Contenu de la fiche
Cette Base contient l’intégralité des conseils de guerre relatifs aux fusillés de la Grande Guerre. Il s’agit de toutes les pièces des dossiers de la justice militaire relatives aux procès qui ont conduit à l’exécution de centaines de personnes, majoritairement militaires, mais aussi des civils, dont le meilleur exemple est l’espionne Mata Hari.
Chaque fiche reprend les informations disponibles concernant la personne fusillée : nom, éventuel pseudonyme, prénom(s), date et lieu de décès, mention « Mort pour la France », date et lieu de naissance, situation militaire, conseil de guerre de référence, éléments concernant un recours ou une réhabilitation. Enfin, sont présentées les différentes sources disponibles : fiche de décès du soldat, minute(s) de jugement et dossier(s) de procédure (conseil de guerre, conseil de révision et cour spéciale de justice militaire), lien vers le Journal des Marches et Opérations de l’unité du soldat.
Avertissement
Il n’a pas été effectué de tri entre les condamnés de droit commun, les soldats victimes de stress post-traumatiques qui ont déserté et les espions, il s’agit donc des « fusillés de 14-18 » et non des « fusillés pour l’exemple de 14-18 ».
Le corpus des fusillés documentés
Au sein des archives des conseils de guerre conservées, l’ensemble des personnes fusillées à la suite d’une condamnation par un conseil de guerre de l’armée française au cours du conflit a en effet été pris en compte, sans exclure ni civils, ni ressortissants étrangers, ni fusillés condamnés pour des crimes ou délits « de droit commun » ou pour espionnage.
Les conseils de guerre de l’intérieur, d’outre-mer et de l’armée d’Orient sont représentés au même titre que les conseils de guerre aux armées du front occidental.
Enfin, les fusillés sans jugement sur ordre de l’autorité militaire sont également listés, tout comme les exécutions sommaires qui ont laissé des traces dans les archives, qu’il s’agisse d’exécutions dans le feu de l’action par un supérieur mais aussi de tirs de sentinelles sur des déserteurs ou sur des prisonniers tentant de s’évader, d’homicides par légitime défense par des camarades ou des gendarmes au moment d’une arrestation, etc.
Ce corpus est toutefois limité à la documentation disponible.
Les archives de toutes les juridictions des conseils de guerre n’ayant pas été conservées, du fait de destructions au cours du conflit ou plus tard, certains dossiers manquent à l’appel.
Le fichier des militaires morts de la Première Guerre mondiale ainsi que les informations recensées dans les archives des unités et états-majors (journaux des marches et opérations, archives des états-majors des grandes unités, du Grand Quartier général, de l’état-major de l’armée ou du cabinet du ministre au Service historique de la Défense) pallient en partie cet état lacunaire et documentent les cas sans procédure (fusillés sans jugement et exécutés sommaires).
Malgré ces réserves méthodologiques, le corpus réuni au cours des opérations de recherche menées dans le cadre de la mise en Ligne permet d’aboutir à un nombre total de fusillés supérieur aux estimations qui prévalaient jusqu’ici. Les tableaux suivants doivent s’entendre comme une première répartition des fusillés par fonds et par catégories, répartition qui pourra être affinée par les chercheurs qui disposent désormais d’un accès facilité à un corpus documentaire élargi.