Les 111 394 pensionnaires reçus à l’Hôtel des Invalides à Paris, de 1673 à 1796

Ils avaient un métier, ils étaient cordonniers, tailleurs, laboureurs, ouvriers en soie, maçons, etc…
Il ont été recrutés dans les armées au service du Roy

Registre de réception de pensionnaires à l’hôtel des Invalides à Paris entre 1673 et 1796
111 394 actes de militaires ayant participé à des guerres, quel que soit leur grade,
nés en France ou à l’étranger (principalement Allemands, Anglais, Belges, Écossais, Irlandais, Italiens, Suisses, etc.), reçus à l’hôtel des Invalides à Paris entre 1673 et 1796.

Destiné aux étudiants, aux historiens, aux généalogistes débutants ou confirmés
intéressés par l’histoire des familles et l’histoire locale

Cliquer ici pour accéder à cette Base

Description technique de la base

Date de création : 1995

Volume des données :

Au 1er août 2004 : 905 738 actes dont 27 303 actes complets ; lexique de 75 526 mots-clés ; 17 967 communes françaises représentées sur les 36 879.

Au 1er janvier 2009 : 111 394 actes contenus dans 38  » registres de réception « .

Domaine : 111 394 actes de pensionnaires ayant participé à des guerres, quel que soit leur grade, nés en France ou à l’étranger (principalement Allemands, Anglais, Belges, Écossais, Irlandais, Italiens, Suisses, etc. ), reçus à l’hôtel des Invalides à Paris entre 1673 et 1796.

Contenu : N° volume/cote SHAT 2Xy(_01 à _47) ; n° acte original ; Date de l’acte (de réception).

Reproduction intégrale de l’acte dont : Prénoms, Nom, Nom de guerre, Nationalité, Lieu de naissance [code officiel de la commune française (Insee) ou pays étranger (15% des actes)], Diocèse de naissance, Grade en majorité des soldats, Compagnie, Régiment avec le nom du capitaine, Description et historique de l’invalidité, Bataille, Métier avant recrutement, Lieu de mariage – Grade – Date et lieu de décès.

Les annotations extérieures à l’acte sont mises entre [ … ]. Lieu non localisé: [0?000].

Si possible, il sera établi pour chaque personne un dossier biographique et généalogique comprenant actes et tableaux avec l’aide des descendants.

Sources : Fonds redécouvert récemment puis transféré au Service Historique de l’Armée de Terre, Vincennes (de 1673 à 1796. 2e étape 1797 à 1924).

Producteur : hoteldesinvalides.org est un site et un groupe de travail et de recherche rattaché à Ancêtres Italiens/Bibliothèque – 3 rue de Turbigo 75001 Paris

Coordinateur bénévole : Marc MARGARIT

Démarré par un relevé de pensionnaires nés en Italie, puis élargi à tous les 111 394 actes.

Dépouillement systématique, saisie, contrôle par une équipe de bénévoles.

Chercheur : Si un chercheur possède des documents (actes paroissiaux, notariés ou autres), biographie, arbre généalogique sur un des pensionnaires, l’association souhaiterait en avoir connaissance afin de compléter les dossiers en cours de réalisation.

Consultation sur Internet : La base est mise à la disposition des chercheurs pour leurs recherches historiques et généalogiques (CNIL n° 371672).

Interrogation sur la plupart des rubriques de la notice par mots-clés thématiques, géographiques, dates-clés ou termes significatifs.

Une recherche plus approfondie peut se faire par balayage de tout ou partie des mots.

Libre consultation des actes sur www.hoteldesinvalides.org

Contact : hoteldesinvalides@hoteldesinvalides.org

Quelques conseils pour votre recherche

Quelques exemples de recherches qu’il est possible de faire :

Existe-t-il des actes concernant le village de Cernay en Alsace ?
Peut-on ressortir tous les actes concernant le département actuel de l’Ille-et-Vilaine ?
Avec la fin du nom de famille d’un ancêtre, peut-on faire une recherche ?
Peut-t-on rechercher les invalides nés en Toscane ?
Y-a-il des tailleurs de pierre ?
Peut-on rechercher les originaires du diocèse de Condom ?
Peut-on extraire les blessés de la bataille de Malplaquet ou de Fleurus ?
Y-a-t-il des Corses ?
Peut-on extraire les invalides originaires des Grisons, dont les lieux de naissance sont actuellement en Italie ?
Y a-t-il des Gardes du Corps ?
Est-il indiqué le lieu de mariage ?
Peut-on rechercher leur métier ?
Peut-on savoir le motif de réception de mon ancêtre à l’hôtel des Invalides ?
Y a-t-il des Comtois ?
Peut-on rechercher mon ancêtre ayant comme nom de guerre Desmoulins ?
Quelles sont les compagnies ?
Y a-t-il des Bavarois ?
Quelles sont les batailles, sièges, chocs au début du XVIIIe siècle ?
Peut-on rechercher par le code officiel (Insee) de la commune actuelle ?
Bataille de Luzzara. Où se situe cette ville ?
Y a-t-il des chirurgiens ?
Peut-on rechercher par Nation ?
Peut-on rechercher par Régiment Piedmontois ?
Où se trouve la citadelle de Broüage ?
Peut-on connaître les Invalides mariés à Arras ?
Y a-t-il des Escossois ?
Peut-on connaître les mousquetaires ?
Peut-on connaître les militaires partis au Mississippy ?

Et bien d’autres recherches…
À noter, certains noms de guerre ou noms de seigneurie ont été fixés comme noms de famille.

Quelques conseils pour que votre recherche soit la plus fructueuse possible

Si vous cherchez un personnage en particulier :

  • Tapez son nom dans le champ :  » Recherche par nom de famille « 
  • Vous pouvez ne taper que le début du nom pour  » élargir  » votre recherche. Par exemple si vous cherchez un PEREAUX, vous tapez son nom et n’obtiendrez qu’une réponse. Par contre comme l’orthographe du texte original est strictement respectée, donc fantaisiste, n’hésitez pas à faire une recherche plus générale: par exemple PER* qui vous donnera tous les militaires dont le nom commence par PER. Vous trouverez ainsi des PERREAU ou PERROT à côté desquels vous auriez pu passer…

Si vous désirez faire une recherche géographique :

  • Il faut taper le n° INSEE de la commune dans le champ:  » Taper le code officiel de la commune « 
  • Si vous ne connaissez pas le n° INSEE de la commune vous pouvez le trouver [ici] (attention il s’agit bien du code INSEE et non du code postal!) S’il s’agit d’un pays étranger vous trouverez les codes ici: [ici]
  • Vous pouvez chercher toutes les communes d’un département en tapant le numéro du département suivi de * : par exemple 66* vous donnera toutes les communes des Pyrénées-Orientales
  • Si dans le champ  » Taper un lieu actuel / un métier / une bataille  » vous tapez le début d’un nom de commune (par exemple Saint* ou St*) et dans le champ  » Taper le code officiel de la commune  » vous tapez le numéro du département suivi de * , vous obtiendrez toutes les communes du département dont le nom commence par les lettres que vous avez sélectionnées (par exemple: saint* + 66* vous donnera toutes les communes des Pyrénées-Orientales dont le nom commence par Saint).

Pour des raisons de temps de chargement, les réponses sont limitées à 100. Si vous obtenez plus de 100 réponses, il faut recommencer votre recherche en la circonscrivant.

Historique des militaires à l’Hôtel des Invalides et bibliographie

Le devenir des anciens soldats dans la société était jusqu’au XVIIe siècle très difficile. Ils étaient rejetés par l’armée car estropiés ou caducs et se retrouvaient en marge de la société où ils disparaissaient dans la misère. Ce n’est qu’à partir de 1670 qu’ils reçoivent une reconnaissance royale et sont admis à l’hôpital des invalides, puis à partir de 1764, ils vont bénéficier de pensions d’invalidité et former un groupe social identifiable dans la société française contribuant ainsi à la restauration de l’image de l’armée.

Lors de leur admission aux invalides, ces hommes sont enregistrés et décrits au moment de leur admission, 40 ans avant que soient rendus obligatoires les contrôles de troupes, de manière uniforme pendant presque cent vingt ans. Ces registres qui ont été ainsi créés vont devenir une source exceptionnelle de renseignements avec des mentions marginales qui mettent en scène les vieux soldats dans leurs mérites et leurs faiblesses (voir annexe : base de données INVAL). Après avoir été oubliés dans les greniers de cette vénérable institution, ils ont été retrouvés il y a une trentaine d’années et ils sont maintenant déposés auprès du Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

Le nombre de soldats ayant été enregistrés par cette institution est impressionnant. 111 391 signalements entre 1673 et 1796. Aucune autre institution dans le royaume de France n’avait rassemblé autant d’hommes. Ce qui caractérisait ces hommes était leur grande diversité de conditions et d’origines et malgré cela ils cohabitaient tant bien que mal. Il faut aussi souligner l’aspect exceptionnel pour l’époque du service de santé qui était prodigué par de grands médecins et chirurgiens. Cette institution rassemblait des français originaires de toutes les provinces en majorité des campagnards qui achevaient leur vie en ville. Ceux qui provenaient des régions traditionnellement militaires étaient les plus nombreux (nord, nord-est, Alsace, Lorraine, midi, Languedoc et, moins nombreux Bretagne, Anjou et Touraine). L’importance d’une population étrangère est à souligner. On y trouvait beaucoup de Suisses et d’Irlandais, des Allemands, des Italiens et des Espagnols, quelques soldats originaires de l’Empire et des Autrichiens principalement. Il faut noter aussi la diversité des religions et même si la religion catholique était obligatoire après 1685, il y avait des calvinistes et des luthériens (ils ne seront admis que s’ils promettent d’abjurer).

Il y régnait une discipline très sévère et l’institution avait tendance à isoler ses pensionnaires de la ville. Mais peu à peu, dans le cadre de programmes de réhabilitation de cette population, les règles de vie furent assouplies. Cependant, l’aménagement continuel des espaces ne suffisait pas à faire face à l’afflux des soldats invalides. C’est pourquoi à partir de 1690, une distinction fut établie entre les hommes moins atteints et les invalides à proprement parler. Les premiers furent appelés à remplir des fonctions secondaires dans d’autres places fortes ou châteaux pour la garde par exemple des Tuileries, du Louvre, de la Bastille. C’est par ordre du Roi que furent créées ces compagnies dites « détachées » pour garder les places de la frontière du Nord et de l’est (de Lille à Valenciennes, et de Besançon et de Grenoble) dans le Roussillon et dans les places côtières: If ou Agde. Au terme de leur mission, les soldats pouvaient revenir à l’hôtel des Invalides.

Peu à peu, fut mis en place un système plus souple de réinsertion de ces hommes dans la société (par l’octroi de congés de durée variable). Un nouveau quartier se créa autour de cette institution et on vit apparaître des boutiques d’artisanat tenues par ces anciens soldats. Les vieux soldats vont petit à petit retrouver une position sociale convenable et disparaître du monde de la délinquance dans les années 1750.

À partir de 1764, par ordonnances du Roi, une pension va être instituée en faveur des soldats invalides souhaitant se retirer dans leur pays. En 1771 va être créée un salaire pour tous les soldats qui serviront au delà de trois engagements, ainsi va se trouver formulé le principe très moderne de la retraite militaire pour ancienneté de services sans contrainte d’âge ni de notion de durée maximale.

En 1776, les pensions de solde, demi-solde ou invalidité vont être transformées en un régime unique sous le nom de récompense militaire. Grâce à cette pension, les anciens soldats auront acquis une grande indépendance économique même si le montant était peu élevé mais cela représentait l’acquisition d’une certaine dignité morale.

Cette politique royale a assuré au moins le rétablissement des anciens soldats dans l’opinion publique.

La retraite militaire, ébauchée par la monarchie du XVIIIe siècle, a également servi de modèle général à d’autre corps de l’État français et aussi à d’autres institutions étrangères tels l’hospice de Chelsea à Londres et l’Invalidenhaus de Vienne puis de Berlin.

Désormais, grâce à ces mesures, on ne considérera plus la condition militaire comme de vulgaires mercenaires mais comme une carrière possible et la retraite, dans certains cas, sera un signe sensible de promotion sociale si l’on en croit l’origine, très humble, des soldats du Roi de France.